Prisonnier du boulot

Bosser, bosser, bosser,
Finir tout cabossé
Brûlé, brûlé, brûlé,
Par les deux bouts
Cramé, cramé, cramé,
Jusqu’au burn out
Usé, usé, usé, tout usé,
Jusqu’à la corde râpé


Dans l’immonde du travail
On ne fait pas de quartier
Du boulot on est prisonnier
Et on ne fait pas de détail



Pendu, pendu, suspendu,
A ce maudit téléphone,
Qui sonne, sonne, sonne,
Qui résonne, qui assome,
Scotché, scotché, scotché,
A l’ordi, à l’écran, au clavier,
Zélé, zélé, zélé, trop zélé,
Aux ailes coupées, coupées,



Dans l’immonde du travail
On ne fait pas de quartier
Du boulot on est prisonnier
Et on ne fait pas de détail


Déprimé, déprimé, déprimé,
Mais par la prime attiré,
Ecrasé, écrasé, écrasé,
Par la pression laminé,
Stressé, stressé, stressé,
Pauvre salarié avarié,
Épuisé, épuisé, épuisé,
Sans ressources laissé



Dans l’immonde du travail
On ne fait pas de quartier
Du boulot on est prisonnier
Et on ne fait pas de détail


Débrancher, Ô débrancher,
Congés, repos, fériés,
Farniente, niente, niente,
Sur la grève enfin rester,
Lâcher, lâcher, relâcher,
La tension accumulée,
Rester,rester, rester,
Sur le divan allongé

Photo: Andrea Piacquadio

Philippe Villard

Jongleur de mots et débusqueur de sens, le journalisme et le goût des littératures ont dicté le chemin d’un parcours professionnel marqué du sceau des rencontres humaines et d’une curiosité insatiable pour l’autre, pour celui dont on doit apprendre.