La route s’étire, noire et dure
Et je file à toute allure
Entre des barreaux de platanes
Aux troncs balafrés de drames
Je roule vers toi
Qui m’attend là-bas
La ferraille vibre, je serre les dents
Pédale soudée au plancher
Mains crispées au volant
Mû par la vie, poussé par le vent
Je roule vers toi
Qui m’attend là-bas…
Je te sais tout près d’ici
Dans cette ville endormie
Où j’entrerai tout à l’heure
Je t’emmène, mon cœur,
Je t’enlève, mon âme sœur,
Je roule vers toi
Qui m’attend là-bas…
La ferraille vibre, je serre les dents
Pédale soudée au plancher
Mains crispées au volant
Je nargue la mort au tournant
Je roule vers toi
Qui m’attend là-bas…
Dans la lumière des phares
Enfin libre comme le vent
Je course le temps
Je poursuis un retard
Je viens te voir . Je viens te voir
Je viens te voir. Je viens te voir…
Je roule vers toi
Qui m’attend là-bas…
Sur cette route déserte
Sur cette route noire et dure
L’aube dentelle sa guipure
Soudain un crissement, un barrage
Un éclair soudain, un dérapage
Et ce fossé où je reste, inerte
Et je roule vers toi
Qui m’attend déjà
Photo: Elijah O’Donnell